Se faire payer plus vite grâce à l’escompte
Faire appel à l’escompte pour combler les décalages de trésorerie est une façon simple et peu coûteuse pour les entreprises de réduire les risques de retard de paiement de leurs clients. Les décalages de trésorerie dus à ces retards qui s’allongent sont aujourd’hui la cause de la défaillance financière de nombreuses sociétés. En effet, cette année, le délai de paiement moyen s’est dégradé en passant de 11 à 14,5 jours en moyenne ! L’escompte se trouve être une des solutions en credit management qui existent pour faire face à ce risque.
Nous vous expliquons tout ce qu’il y a à savoir sur l’escompte : les différents types d’escomptes pouvant être proposés, leurs avantages et comment calculer le coût d’une opération d’escompte pour votre entreprise.
Qu’est-ce que l’escompte ?
En comptabilité, lorsque l’on parle d’escompte, on distingue deux types d’opérations : l’escompte bancaire et l’escompte commercial. L’intérêt de faire appel à chacune de ces solutions pour une entreprise est unique : pouvoir être payé rapidement pour éviter tout manque de trésorerie.
Voici comment différencier l’escompte bancaire de l’escompte commercial.
Escompte bancaire
Moyen de financement à court terme, l’escompte bancaire permet de céder un effet de commerce (comme une traite, un billet à ordre ou un moyen de paiement) à hauteur de la créance émise lors d’une transaction avec un client. Suite à cette cession de traite, la banque s’engage à avancer le paiement de la créance à l’entreprise de manière anticipée, avant la date d’échéance, en y déduisant des frais perçus par la banque.
Escompte commercial
Une autre façon de pratiquer l’escompte est de proposer à votre client un escompte commercial. Il s’agit d’accorder au client la possibilité de payer sa facture avant la date d’échéance en échange d’une remise.
Ce procédé s’avère être très intéressant pour votre client, bien sûr, mais également pour vous. C'est une façon d'optimiser votre DSO en recevant votre paiement avant la date d’échéance prévue. Qui plus est, vous fidélisez votre client en lui proposant une remise sur sa créance. C’est tout de même plus agréable que de devoir imposer des pénalités de retard ! Et vous donnez une bonne image de votre entreprise si vous envisagez d’établir une relation commerciale sur le long terme.
Comment calculer l’escompte ?
Calcul de l’escompte bancaire
L’escompte bancaire est soumis à des frais bancaires imposés. Leur montant varie en fonction du taux d’escompte appliqué par la banque et les frais qui en découlent correspondent au prorata du nombre de jours entre le financement et la date d’échéance de la facture.
Concrètement, les frais d’escompte se calculent grâce à la formule suivante :
Frais d'escompte = (valeur de la traite x taux d'escompte x nombre jours) / 36.000
Prenons un exemple afin d’éclaircir ce point.
Considérons qu’une entreprise A vend pour 10.000 € de marchandises à une entreprise B et fixe le délai de paiement de la facture à 45 jours.
Bien qu’ayant livré les produits à l’entreprise B, l’entreprise A ne pourra recevoir le montant de la créance qu’au bout de 45 jours. Si l’entreprise A rencontre actuellement des difficultés financières, elle peut demander d’escompter cette créance à une banque.
Maintenant, imaginons que la banque contactée applique un taux d’escompte de 8%. Le délai de paiement de la facture émise par la société A est de 45 jours, si l’escompte est activé le même jour que lors de l’émission de la facture, le nombre de jours à prendre en compte lors du calcul sera de 45. Sinon, il correspondra à la durée entre l’escompte et l’échéance de la créance. Ici, la valeur de l’effet de commerce cédé à la banque est équivalente au montant de la facture émise, c’est-à-dire 10.000 €.
Appliquons ces valeurs au calcul que nous évoquions plus haut :
Frais d'escompte = (10.000 x 8 x 45) / 36.000 = 100 €
Le montant qui sera alors avancé par la banque sera de :
Montant de l’escompte = 10.000 - 100 = 9.900 €
La banque financera alors la créance de l’entreprise A à hauteur de 9.900 € sur les 10.000 € de la facture initiale. La différence de 100 € correspond ici aux frais de gestion et de service d’escompte.
Calcul de l’escompte commercial
Lorsque vous proposez un escompte commercial, vous êtes totalement libre de choisir le montant du taux de remise que vous souhaitez appliquer et le délai durant lequel en profiter. Dès lors, si votre client paye le montant de la facture dans le délai que vous avez défini, il pourra bénéficier d’une remise. Évidemment, votre facture doit bien comporter toutes les mentions obligatoires. Elle doit être irréprochable tout comme la prestation et/ou le produit. Tout doit être parfait afin d'éviter que la facture ne soit litigieuse. Sinon, votre client ne voudra quoi qu'il arrive pas la payer tant que le litige n'aura pas été traité.
Reprenons un exemple :
Vous facturez votre client un montant de 3.000 € et s’il vous paie dans les 10 jours suivant l’émission de la créance, vous lui faites bénéficier d’une remise de 6%. Dans le cas où il respecte ce délai, il pourra vous régler seulement 2.820 €.
Améliorer sa trésorerie grâce à l’escompte
Qu’il soit commercial ou bancaire, l’escompte reste une alternative de paiement particulièrement avantageuse pour les entreprises rencontrant des difficultés passagères de trésorerie ou pour financer leurs fournisseurs. Pouvoir rapidement être payé réduit le délai de paiement moyen et améliore les besoins en fonds de roulement d’une société. C'est une des bonnes pratiques du credit management.
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En plus de vous faire gagner du temps pour recevoir votre paiement, en optant pour l’escompte vous vous épargnez également une éventuelle procédure de recouvrement amiable, qui mobilisera votre temps sans certitude de récupérer votre créance. Si toutefois, vous vous trouvez dans cette situation, voici nos conseils pour un recouvrement amiable efficace :
- Relancez rapidement votre client : ne perdez pas de temps lorsque vous remarquez qu’une de vos factures est impayée. Relancer tôt, c’est vous donner un maximum de chances pour être payé vite. Notre conseil pour cette étape : pensez à notifier votre client de l’approche de la date d’échéance de sa facture pour anticiper le risque d’impayé.
- Automatisez votre recouvrement : les factures impayées sont une perte d’argent pour votre entreprise, n’en perdez pas plus en passant plusieurs heures à relancer manuellement vos clients. Planifiez des plans de relances selon divers scénarios et automatisez leur envoi pour vous libérer de cette tâche.
- Utilisez un outil de gestion de votre poste clients : des solutions comme LeanPay sont idéales pour diminuer votre DSO et éviter les impayés. En ayant un regard en temps réel sur votre poste client, il devient très facile d’identifier les mauvais payeurs avec qui vous faites affaire et les clients qui méritent une attention particulière de votre part. Recourir à un logiciel spécialisé vous évite les erreurs les plus fréquentes en matière de gestion du poste clients.