Hausse alarmante des faillites en France en mars 2023

Jeudi 6 avril dernier, la Banque de France a publié les derniers chiffres liés aux faillites en France, arrêtés à fin mars 2023. Le nombre de défaillances poursuit sa progression fulgurante et a augmenté de 49% par rapport au même mois en 2022.

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En route vers un niveau pré-pandémie ?

On y est : la barre des 45.000 défaillances vient d’être franchie au mois de mars 2023 ! La Banque de France dénombre précisément 45.120 procédures ouvertes (en cumul sur les douze derniers mois) contre 30.285 en mars 2022. Cela représente une augmentation phénoménale de 49%. Même si à l’heure actuelle, le niveau est en deça de la période avant la crise sanitaire (51.145 en décembre 2019), la courbe est tellement ascendante que la bascule pourrait arriver en 2023. Pour rappel, l’ère COVID de deux ans a été marquée par de nombreuses aides aux entreprises de la part de l’Etat, afin qu’elles puissent tenir le choc.

S’agit-il ici de reculer pour mieux sauter ? La Banque de France se veut rassurante en expliquant qu’il n’y a pas de “mur de faillites” à l’horizon.

D’autres experts sont plus alarmants. C’est le cas de Maxime Lemerle, spécialiste des défaillances chez Allianz Trade. Il constate une conjoncture moins favorable pour les entreprises pour quatre raisons :

• une demande en diminution
• une hausse de l’inflation
• la dégradation des conditions de financement
• le remboursement du PGE et de toutes les aides octroyées pendant la période du COVID

“Si la baisse des prix de l'énergie apporte une respiration bienvenue, cela ne suffit pas à compenser”, explique-t-il. “Certaines sociétés n'ont pas su gérer le retournement de la conjoncture après une reprise post-Covid plus rapide que prévu, et se retrouvent avec plus de stocks et de main d'œuvre que nécessaire et des frais financiers élevés”, complète Ludovic Subran, chef économiste du groupe Allianz.

Pour conclure, Allianz Trade estime un volume de défaillances à 59.000 pour 2023, soit une hausse de 41% et un dépassement de l’avant pandémie. Dans la même veine, EY et AU Group s’entendent pour une prévision similaire si aucune nouvelle mesure gouvernementale n’est prise.