2023, année difficile pour le moral des dirigeant·e·s
Selon une récente étude* menée par OpinionWay pour le compte de la CCI France, la Tribune et LCI, le moral des chef·fe·s d'entreprise français·e·s continue de se dégrader en cette fin d'année 2023. Cette tendance ressort clairement dans les résultats de la dernière "Grande Consultation des Entrepreneurs" publiés en décembre 2023.
Une confiance en berne dans un contexte économique dégradé
D'après cette enquête réalisée auprès de 1020 dirigeant·e·s, l’indicateur de l’optimisme s’établit à 77 (sur une base référente de 100) en décembre 2023, soit deux points de moins que le mois précédent. 2023 se termine avec le second score le plus bas qu'aura enregistré ce baromètre.
Pour rappel, en juin 2023, il était de 97. Cette chute spectaculaire du moral s'explique par le contexte économique morose.
En 2023, les chef·fe·s d'entreprise ont dû faire face à nombre de difficultés :
- une stagnation à rallonge
- une hausse des taux d’intérêt par la BCE
- des difficultés d’approvisionnement
- l’augmentation des prix des marchandises et du transport.
Des retards de paiement de plus en plus fréquents
À ces difficultés, s’ajoute également l’impact des délais de paiement non respectés. 38% déclarent être confronté·e·s à des retards de paiement de leurs clients. Ils sont d’ailleurs jugés plus fréquents qu’en 2022 par 50% des entreprises concernées. Et notamment 56% dans la construction et 54% dans les services.
En raison de la hausse des taux d’intérêt, le financement bancaire n’est plus une option envisagée sérieusement à court terme pour les entreprises. Elles comptent ainsi de plus en plus sur le financement via les créances clients. Subir des retards de paiement a un impact considérable sur leur trésorerie. C’est le cas pour 83% des dirigeant·e·s.
Les petites structures apparaissent particulièrement vulnérables. 84% des entreprises d’1 à 2 salariés et 83% de celles entre 3 et 49 salariés se déclarent particulièrement impactées versus 72% de celles de 50 salariés et plus.
Une autre étude, celle-ci réalisée par l'IFOP pour le cabinet ARC, révèle que 83 % des 501 entreprises interrogées pensent que les délais de paiement risquent de devenir une variable d'ajustement en 2024, et donc d'augmenter. Ils seront donc pleinement considérés comme un moyen de financement à part entière.
Autant de facteurs conjoncturels difficiles qui ont grevé leurs marges et leur trésorerie.
Ainsi 58% des personnes interrogées indiquent avoir moins investi ou renoncé à investir en 2023. Dans le détail, iels sont 61% dans l'industrie et 60% dans les services contre 57% dans le commerce et 54% dans la construction.
Beaucoup d’entreprises entament l’année 2024 fragilisées. Conséquence : 34% des dirigeant·e·s sont soucieux·se pour l’avenir de leur entreprise. 79% estiment que la rentabilité (maîtrise des coûts, maintien des marges) est un enjeu prioritaire en 2024, loin devant les ressources humaines (25%) et les transitions écologiques et énergétiques (21%).