Recouvrement à l’international : indice de complexité du recouvrement
Les entreprises qui font de l'export ont sans aucun doute bien conscience que le recouvrement à l'international peut s’avérer très complexe selon les pays : une autre législation, des habitudes de paiement différentes, une langue étrangère, des barrières culturelles…
En ce sens, Allianz-Trade a développé un indice de complexité du recouvrement qui permet d’identifier rapidement les pays dans lesquels il est plus difficile de récupérer ses créances. Il constitue une aide à la décision non négligeable pour les entreprises exportatrices, notamment sur les marchés à cibler.
Surtout dans le contexte actuel d’envolée du nombre de défaillances à l’échelle mondiale : +49% en mars 2023 en France et +21% en 2023 dans le monde. Le leader de l’assurance crédit a sorti pour la troisième année son bilan que l’on a décrypté.
Calcul de l’indice de complexité du recouvrement
L’indice de complexité du recouvrement montre le niveau de difficulté pour une entreprise à recouvrer ses créances dans un pays donné. Il combine plus de 40 indicateurs relatifs aux pratiques locales de paiement, aux procédures judiciaires locales en vigueur et aux procédures collectives locales en vigueur.
Il est représenté par un nombre allant de 0 (recouvrement le plus aisé) à 100 (recouvrement le plus difficile). On peut appréhender ce score selon 4 niveaux de lecture :
- Score entre 30 et 40 : complexité notable
- Score entre 40 et 50 : complexité forte
- Score entre 50 et 60 : complexité très forte
- Score supérieur à 60 : complexité sévère
Il couvre 49 pays, ce qui correspond à 90% du PIB mondial et 85% des flux commerciaux internationaux. C’est donc assez représentatif des activités des entreprises.
Les TOP/FLOP du classement
D'après l'indice de complexité du recouvrement, c’est en Europe que le recouvrement est le plus simple ! Ce constat était déjà identique lors de la précédente édition en 2018. On compte ainsi dans le top 10 la Suède et l’Allemagne avec un score de 30, la Finlande et le Portugal avec un score de 32. On peut également noter que ces scores sont stables vs 2018.
Une situation pas si étonnante que cela car on sait que les procédures de recouvrement de créances à l'étranger sont plus faciles en Union Européenne qu'hors UE.
Hors Europe, le premier pays classé est la Nouvelle-Zélande au 12ème rang avec un indice de complexité du recouvrement de 36, suivi par le Brésil, 20ème avec un score de 43.
“En Suède, en Allemagne et en Finlande, le comportement de paiement des entreprises domestiques est bon, et les tribunaux sont efficaces, délivrant rapidement leurs décisions. Autant de paramètres qui simplifient le recouvrement des créances impayées pour les entreprises,” décrypte Maxime Lemerle, responsable des études défaillances chez Allianz Trade.
Au bout du classement, on trouve l’Arabie Saoudite avec un indice de complexité du recouvrement de 91 (moins 3 points par rapport à 2018), puis la Malaisie dont le score est de 78 (stable) et enfin les Émirats Arabes Unis avec 72 (moins 9 points). En dépit de quelques améliorations notables en matière de procédures judiciaires, le recouvrement y est néanmoins toujours complexe.
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Amélioration générale de l’indice de complexité du recouvrement
L'indice de complexité du recouvrement à l’échelle mondiale a baissé de 2 points, passant de 51 en 2018 à 49 cette année. En effet, près d’un pays sur deux a enregistré une amélioration de son score.
Comme en témoigne Fabrice Desnos, membre du Board of Management d’Allianz Trade, en charge de Credit Intelligence, du Recouvrement, de l’Indemnisation et de la Réassurance : « Lors des 4 dernières années, la complexité du recouvrement s’est réduite dans près de la moitié des pays que nous suivons (20 sur 49). L’épidémie Covid-19 a incité de nombreux pays à accélérer leurs réformes en matière de procédures collectives. Nous avons également remarqué quelques améliorations concernant les procédures de restructurations comme au Royaume-Uni, avec la procédure Moratorium, en Australie et en Union Européenne, où la Directive 2019/1023 est actuellement en cours de transposition dans tous les Etats Membres. L’Arabie Saoudite et la Chine témoignent également d’améliorations significatives : dans ces pays, l'indice de complexité du recouvrement a reculé, respectivement, de -3 points et -2 points ».
Autre point significatif : l’écart entre les pays développés et les pays émergents, bien qu’important, se resserre.
Et l'indice de complexité de recouvrement de la France ?
L’Hexagone est classé 10ème avec un indice de complexité du recouvrement de 36, stable par rapport à 2018. Le délai de paiement moyen s’est amélioré : -2 jours sur 4 ans, passant de 67 à 65. Toutefois, il est en deçà de la moyenne de l’Europe de l’Ouest qui enregistre un DSO de 63 et de la moyenne mondiale qui atteint 57 jours.
En ce qui concerne le volet judiciaire, les tribunaux français sont efficaces et arrivent à statuer sur les procédures dans des délais raisonnables. En revanche, c’est “lorsque le débiteur est insolvable” que le recouvrement devient extrêmement complexe, analyse Maxime Lemerle, car la législation française protège le débiteur tant que la procédure collective n’a pas abouti.